Ganvié, Venise d'Afrique

Publié le par Romain

 

Ganvié, la « Venise de l’Afrique ». C’est une expression très utilise dans les guides touristiques ça; maintenant tous les pays, toutes les régions ont « leur » Venise.

Le Benin a donc la sienne et elle s’appelle Ganvié, un village qui se trouve à une trentaine de km au nord de Cotonou, la capitale économique du pays.

 

Tous les bâtiments sont construits sur pilotis car le village se situe au milieu de la lagune. Pour s’y rendre, on part donc d’Abomey-Calvi, sur la terre ferme, ou une pirogue (à moteur ou à rame) nous emmène jusqu’au village.

 

 

 

 

Sur la lagune, au départ d’Abomey-Calvi

 

Les pirogues, c’est aussi le seul moyen de locomotion des habitants dans leur village, pour aller de maison en maison, se rendre au marche, à l’église etc. ainsi que leur gagne pain, puisqu’ici toute la population vit de la pêche.

 

 

 

Lorsqu’il y a un peu de vent, des voiles de fortunes sont hissees

 

En plantant des branches de palmiers dans les eaux peu profondes de la lagune, les hommes peuvent dessiner des enclos et s’en servent pour la pisciculture. Pour pouvoir installer un tel « enclos » dans un endroit libre de la lagune, il faut obligatoirement être originaire de Ganvié et demander aux chefs du village si cet emplacement n’appartient pas déjà à quelqu’un qui ne l’utilise pas. Ce sont eux qui doivent tenir une sorte de cadastre maritime.

 

 

 

 

 

Un petit abri prés des enclos en branche de palmiers

 

La technique de pêche la plus simple et qui nécessite le moins de matériel reste la pêche au filet.

 

 

 

Les plus jeunes s’exercent déjà au lancer de filet

 

Dès le plus jeune âge, les enfants s’entrainent ainsi à jeter les petits filets bordés de poids et partout en navigant sur la lagune on voit ces filets s’ouvrir dans le ciel comme des feux d’artifice silencieux avant de retomber dans l’eau, d’être remonté à bord et que le geste recommence.

 

 

 

 

Un pêcheur

 

Florentin, notre guide, originaire de Ganvié et aussi professeur d’histoire-géo, nous explique que les pirogues viennent du Nigeria. Au Benin, il n’y a pas assez de gros arbres dans lequel on peut tailler ces embarcations. Il nous explique aussi qu’une grande partie de la population de Ganvié a émigré au Nigeria, à Lagos dans l’espoir d’y gagner plus d’argent. Ce sont ces gens que l’ont retrouvent à Makoko et à Bariga, des quartiers de Lagos en bord de lagune, des bidonvilles construits sur l’eau que j’avais eu l’occasion de traverser avec Mélanie. En effet beaucoup des habitants parlaient français, et on peut y voir les pirogues et les pêcheurs s’affairer dans les eaux de la lagune mais les conditions de vie ne faisaient pas beaucoup plus rêver qu’à Ganvié.

 

 

 

 

Un habitant de Ganvié

 

Ensuite Florentin nous montre une grande bâtisse sur pilotis construite en 1995 en l’honneur d’un événement sur la francophonie que Mme Chirac et son sac à main auraient inauguré.

 

On visite ensuite la place du marché, où toutes les pirogues, commerçants et clients,  viennent se rassembler pour un grand marché flottant, l’église, l’hôtel, les buvettes etc.

 

Une « rue » de Ganvié, on est loin de l'architecture venitienne mais le principe est repecte. 

 

Car Ganvié est tout de même un site assez touristique, pendant notre visite on aura croisé pas moins de 5 ou 6 pirogues de touristes. Quand on vient du Nigeria, où en dehors de Lagos on a toujours l’impression d’être le seul occidental à la ronde, ca fait bizarre.

 

 

 

D’autant que ce tourisme développé a des effets assez négatifs comme tous ces enfants dont le premier geste est de tendre la main et les premiers mots « donne argent »… Du coup les contacts avec la population sont assez faussés, le touriste est vu avant tout comme une vache à lait. Sur le principe, c’est assez compréhensible mais la forme est parfois un peu dure.. Florentin nous explique que « c’est les américains, ils donnent toujours de l’argent, les enfants s’habituent.. ». C’est vrai que ce n’est pas forcement facile de refuser toutes ces demandes mais y répondre c’est cautionner cette économie de la mendicité au lieu de la scolarisation et du travail. Mieux vaut donner directement à des hôpitaux, des écoles, parrainer un enfant pour ses études ; il y a milles autres façons de donner qui me paraissent moins néfastes aux relations locaux/touristes.

 

 

 

Ces plantes aquatiques se multiplient dans la lagune empietant sur l'habitat des poissons

 

Pour en revenir à Ganvié, quand les habitants veulent construire des bâtiments en dur, ils doivent d’abord faire une sorte d’ile artificielle sur laquelle pourront être montes les murs. On a croisé plusieurs pirogues chargées de terre qui allait servir à ça, elles sont chargées au maximum ! On a l’impression que la pirogue est sur le point de sombrer et qu’a la moindre vague l’eau va s’engouffrer à l’intérieur et tout faire couler. Mais heureusement l’eau de la lagune est très calme, d’ailleurs les piroguiers n’ont pas vraiment l’air plus stressé que ça !

 

 

 

Ca se joue à quelques centimètres, mais no stressJ...

 

 

 

 

 

 

 

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B
Alban , j'espère que tu n'es pas fier de ton frère seulement  pour ses photos  ! :)
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P
salut romain,<br /> ca fait une éternité que je suis pas venu sur ton blog voir ce que tu deviens! je me plonge donc dans une lecture qui va me prendre un certain temps...<br /> je t'envoie un ptit mail un de ces quatre pour te donner des nouvelles à mon tour!<br /> ton blog a l'air splendide, explicatif et sympa à lire, ca donne envie de lire et de faire pareil. bravo!<br /> bonjour à mélanie,pel
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B
Nous avons également visité de nombreux pays pauvres et touristiques qui tous voient malheureusement se développer ce problème de la mendicité des enfants. "Le touriste est une vache à lait américaine qu'il faut arnaquer." C'est vrai que les contacts sont alors  faussés.Bravo pour les photos.Bises.Bernard et Nicole.
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N
Ganvié, c'est vrai que ca me rappele de bons souvenirs... Les photos sont superbes. il n'y avait pas autant de fleurs lors de notre passage.Sinon c'est vrai que le tourisme engendre des dérives dans les comportements qui est fatiguant à la longue que l'on ne retrouve pas forcement au Nigeria (du moins de ce que j'en ai vue)Tchaonico
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B
Ah bon ??? Madame Chirac a un sac à main ???C'est bien agréable de venir sur ton site , on   partage peu ton séjour .Je t'embrasse .
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